Ensemble, l’amour et le devoir ont suscité mon homélie de ce jour, par amour pour vous. Ce n’est pas seulement que je le souhaite, du fait de mon amour pour vous, et parce que j’y suis contraint par les saints Canons, d’apporter à vos pieuses oreilles une parole salutaire et par là nourrir vos âmes, mais s’il y a bien une chose parmi celles qui lient par obligation et par amour et qui savent être rapportées avec ferveur pour l’Église, c’est la grandeur de la toujours Vierge Mère de Dieu. Le désir est double, pas simple, car il m’incite, me supplie et me persuade, en même temps que me force le devoir auquel on ne peut se soustraire, bien que le discours ne saurait atteindre ce qui le dépasse, de même que l’oeil n’est pas capable de fixer le soleil. Encore… Nul ne saurait s’exprimer sur des choses qui dépassent le langage, et cependant, c’est à notre portée par l’amour pour l’humanité de ceux qui sont loués, de composer un chant de louange et en même temps de ne pas toucher aux choses insaisissables, de satisfaire à la dette par des paroles et d’offrir les premiers fruits de notre amour à la Mère de Dieu, par des hymnes composés selon nos capacités.
Dès lors, si “la mort du juste est honorable” (cfr Ps. 115,6) et “la mémoire du juste est célébrée avec des cantiques de louange” (Prov. 10,7), combien plus devons-nous honorer avec force louanges la mémoire de la plus sainte de tous les saints, celle par qui toute sainteté est offerte aux saints, je veux parler de la toujours Vierge Mère de Dieu! C’est ainsi que nous célébrons aujourd’hui sa sainte dormition ou translation vers une autre vie, par laquelle, bien qu’étant “un peu moins grande que les Anges” (Ps. 8,6), par sa proximité avec le Dieu de tous, et dans les actes merveilleux qui furent écrits dès le commencement des temps et accomplis en ce qui la concerne, elle est montée bien plus haut que les Anges et les Archanges et toutes les puissances célestes incorporelles qui sont au-dessus d’eux. Pour elle, les prophètes consacrés à Dieu avaient prononcé des prophéties, des miracles étant accomplis pour préfigurer cette future Merveille du monde entier, la toujours Vierge Mère de Dieu. Le flot des générations et des circonstances amène à la destination de ce nouveau mystère accomplit en elle; les décrets de l’Esprit fournissent à l’avance des types de la vérité à venir. La fin, ou plutôt le début et la racine, de ces merveilles et actions divines, c’est l’annonce aux suprêmement vertueux Joachim et Anne de ce qui allait être accompli : à savoir qu’eux, qui étaient stériles depuis leur jeune âge, donneraient vie en leur vieil âge à celle qui sans semence donnerait naissance à Celui Qui est engendré de Dieu le Père avant les siècles. Ceux qui l’avaient miraculeusement enfantée firent voeu de la ramener au Donateur, elle qui avait été donnée. Dès lors, la Mère de Dieu changea étrangement de demeure, quittant celle de son père pour rejoindre celle de Dieu alors qu’elle était encore enfant. Elle passa ainsi plusieurs années dans le Saint des Saints même, où, remise aux bons soins d’un Ange, elle jouit d’une ineffable nourriture, telle qu’Adam n’avait pu en goûter; car en effet s’il l’avait pu, comme cette immaculée le fit, il n’aurait pas chuté loin de la vie. Quand bien même si c’était à cause d’Adam et de sorte qu’elle puisse prouver qu’elle était sa fille, qu’elle cédait un peu à la nature, de même que le fit son Fils, Qui est à présent monté de la terre au Ciel.
Mais après cette indicible nourriture, la plus mystique économie de rencontre survint à la Vierge, avec une étrange salutation surpassant toute parole, que lui adressa l’Archange descendu des hauteurs célestes, un dévoilement et salutation de Dieu qui transformait la condamnation d’Eve et d’Adam, un remède à la malédiction qui reposait sur eux, transformant cela en bénédiction. Le Roi de tout “avait désiré la beauté mystique” de la Toujours Vierge, comme David l’avait prédit (Ps. 44,11 LXX) et, “Il recourba les cieux et descendit” (Ps. 17,9 LXX) et la couvrit, ou plutôt, la Puissance “enhypostatique” (*) du Très Haut demeura en elle. Il ne manifesta pas Sa présence par la ténèbre et le feu, comme avec Moïse le voyant de Dieu, pas par la tempête et la nuée, comme avec Élie le prophète, mais c’est sans médiation, sans voile, que la Puissance du Très Haut recouvrit le sein virginal et sublimement chaste, séparé par rien qui soit, ni air ni éther ni rien de sensible, ni rien de supra-sensible. Ce n’était pas couvert par l’ombre mais une complète union. Puisque ce qui couvre est toujours coutumier de produire sa propre forme et figure en ce qui est couvert, il advint en ce sein non pas seulement une union, mais bien plus, une formation, et ce qui fut formé par la Puissance du Très Haut et du tout saint ventre virginal, ce fut le Verbe de Dieu incarné. C’est ainsi que le Verbe de Dieu prit demeure en la Théotokos d’une manière inexprimable et procéda d’elle, portant chair. Il paru sur terre et vécu au milieu des hommes, déifiant notre nature et nous accordant, selon les paroles du divin Apôtre, ce en quoi “les anges eux-mêmes désirent plonger leurs regards” (1 Pierre 1,12). C’est la louange qui transcende la nature et la suréminente glorieuse gloire de la toujours Vierge, gloire pour laquelle nulle pensée, nulle parole ne peut suffire, quand bien même elle serait angélique. Mais qui pourrait raconter tout ce qui s’est passé après Son ineffable Nativité? Car, alors qu’elle coopérait et souffrait avec cette exaltante condescendance du Verbe de Dieu, elle était aussi justement glorifiée et exaltée ensemble avec Lui, y ajoutant toujours l’accroissement surnaturel de puissantes oeuvres. Et après l’Ascension aux Cieux de Celui Qui S’était incarné par elle, il advint que ces grandes oeuvres, surpassant pensée et parole, elle les rivalisa, oeuvres qui à travers Lui étaient siennes, et elle le fit par une ascèse très vaillante et diverse, et avec ses prières et sa protection pour le monde entier, ses préceptes et encouragements qu’elle donna aux hérauts de Dieu envoyés à travers le monde. Elle était donc à la fois elle-même un soutien et un réconfort quand elle était entendue et vue, et pendant qu’elle oeuvrait avec tout le restant de toutes manières possibles pour la prédication de l’Évangile. Avec sagesse, elle vécu un genre de vie très ardu, proclamé en pensée et en parole.
http://vatopaidi.wordpress.com/2010/08/1
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