Quand nous constatons en nous des tendances au mal, il ne faut pas perdre de temps à s’interroger sur leur origine, nous demander ce qui en nous a pu les produire ou les provoquer. Il ne faut surtout pas croire qu’elles font partie de nous-mêmes, qu’elles révèlent un aspect caché de notre personnalité. Il y a un grand danger à se solidariser ainsi avec le mal, à le considérer comme sien, comme faisant partie de soi. En vérité, ces tendances mauvaises sont des tentations qui nous viennent des démons.
Les démons cherchent précisément à nous faire croire qu’ils n’existent pas, qu’ils n’agissent pas, et que le mal vient de nous et fait partie de nous. Il faut se défier de cette ruse.
Les démons nous proposent certes souvent des tentations qui correspondent à nos tendances, à nos désirs, à nos goûts, mais ils sont si bêtes qu’ils se trompent souvent et nous proposent aussi des choses qui ne nous concernent pas, pour lesquelles nous n’avons aucune attirance, avec lesquelles nous n’avons jamais eu et n’avons jamais voulu avoir aucun commerce.
Il est indispensable d’avoir vis-à-vis des démons de l’animosité et même du courroux. Mais il ne s’agit pas du courroux ordinaire, qui est un courroux passionnel. Il s’agit d’un courroux spirituel.
Les démons, quand ils nous tentent, cherchent à attirer notre attention, puis à entrer en conversation avec nous, afin de pénétrer dans notre cœur. Il ne faut absolument pas les laisser pénétrer, et pour cela il faut refuser tout dialogue avec eux, leur opposer un refus catégorique. Si nous discutons avec eux, nous sommes perdus. Ils sont comme une multitude de chiens qui aboient autour de nous. Nous ne pouvons pas ne pas les entendre, mais nous pouvons ne pas les écouter. Il faut les laisser crier, continuer à prier comme si de rien n’était.
http://www.diakonima.gr/2014/08/01/pere-serge-chevitch-1903-1987/
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